Le 25 avril à 20 h, la fédération départementale de l’association de consommateurs « Familles de France » organise une conférence à l’hippodrome de Saint-Galmier intitulée « Apprivoiser les réseaux sociaux ». Michel Bonnet, enseignant à l’université de Bourgogne et expert média pour Familles de France explique les principaux points qu’il abordera lors de cette conférence.
Quels sont selon vous les dangers des réseaux sociaux ?
Il y a des risques, pas des dangers. Et le principal risque, c’est l’accélération des rythmes, dans les mondes du travail, de la famille, de la recherche, de l’école… Nous manquons de recul par rapport à l’usage de ces outils. Nous vivons une révolution semblable à celle de l’imprimerie, mais nous n’en maîtrisons pas tous les aspects. Pour reprendre la comparaison entre l’imprimerie et le numérique, il s’est écoulé plus de trois siècles en France entre l’invention de l’imprimerie et le moment où on a décidé qu’il était obligatoire que tout le monde sache lire. On nous demande de réagir très vite, alors que, parfois, nous avons des centaines de courriels à traiter par jour : il y en auront qui seront négligés, forcément.
Lorsque vous parler de manque de recul face à cette accélération, de quel public du numérique parlez-vous ?
De tout le monde. Lorsqu’on parle de réseaux sociaux, c’est une erreur de penser qu’ils ne concernent que les jeunes. Des parents créent des profils pour des enfants qui viennent de naître. Les enfants sont particulièrement concernés car, aujourd’hui ils ont entre les mains des smartphones qui leur permettent d’appeler et d’envoyer des SMS, mais aussi de surfer sur Internet, alors qu’ils sont moins prêts que certains adultes. Mais les pressions sur les adultes, par exemple les cadres, existent aussi.
Que recommandez-vous ?
Ce que je dis aux jeunes, c’est de réfléchir. De tourner « sept fois la langue dans leur bouche » avant de parler… ou d’écrire. On n’est pas obligé de répondre aux sollicitations du numérique dans la seconde. Il ne faut pas être dans une course qui ne profite à personne et se donner le temps de réfléchir. Le numérique est un outil qui doit être au service de nos vies.
Louis Thubert
Article parru dan L'Essor.fr du 17 avril 2014