02.06.2014

Billet d'humeur du président - 25 mai, et après?

Cette semaine va voir la célébration du 70e anniversaire du débarquement de Normandie, première étape de la libération de la France et de son retour à la vie démocratique.
Le Général De Gaulle, figure emblématique de  cette période de notre histoire, en a été l'un des acteurs majeurs.
Ensuite, il a voulu construire, en mettant en place la Ve République et ses institutions, un système politique  favorisant l’exécutif, la responsabilité de l’État, mais aussi la dignité et la réussite de la France.
Son histoire personnelle l’avait rendu lucide sur la capacité des hommes à conduire un système politique.

Aujourd'hui les français, et les jeunes en particulier, se désintéressent de la vie politique de leur pays, ou, se tournent vers des formations politiques moins classiques. On leur a reproché tout au long de ces derniers jours d'avoir favorisé l'avènement d'un parti politique particulier par leur abstention ou par leur vote.

Par contre, lorsqu'il avait réfléchi au système, le Président De Gaulle n'avait pas pensé que la médiocrité des hommes envahirait la vie politique pour faire des institutions, le rempart de dirigeants peu compétents et plein d'insuffisance morale.

Le parti du Président de la République d'aujourd'hui, majoritaire à l’Assemblée, possédant les régions, nombre de départements et de grandes villes dont la capitale, supports territoriaux importants pour gagner une élection, a été  balayé aux municipales, écrasé aux européennes. Les sondages atteignaient un niveau d'impopularité présidentielle qui entame la légitimité du pouvoir.
Mais le Président et les députés peuvent rester en place trois ans encore.

Notre pays devient le seul pays en Europe qui continue à s’enfoncer davantage. La croissance existe, souvent timide, mais pas chez nous. Le commerce extérieur s’améliore, mais pas en France. Le chômage diminue parfois spectaculairement comme au Royaume-Uni, mais toujours pas en France.
L’industrie s’effondre. Les investissements stagnent. Le déclin n’ est il pas en route ?

Notre gouvernement a une idéologie qui l’anime, à contre-courant de toutes les politiques menées sur la planète et qui réussissent. Elle a ruiné les fondements et les ressorts psychologiques de notre économie: moins de travail, plus d’impôts, une dépense publique non maîtrisée, et pour diluer tout cela, des choix sociétaux contestés sur la famille, la justice et l’immigration.

Les partis politiques d'opposition, ressemblent plus à des machines pleines d’ ambitions qu’à des forces de propositions et sont régulièrement impliqués dans des affaires

La recherche des candidats pour les échéances électorales ressemble plus à un casting de cinéma, à une opération de communication permanente qui vise à attirer le chaland.
La compétence, la moralité, l'expérience, la construction démocratique, le rendu du travail effectué, la remise en question, ne sont plus des éléments de sélection des hommes et des femmes politiques.

Lorsqu'il a été mis en cause par un référendum, le Général de Gaulle est parti. Il l'avait promis, il a eu le courage de le faire pour laisser la place à ceux qui avaient peut être plus d'idées  pour reprendre la main et conduire le pays vers le succès.

Après l’échéance électorale de ce mois de mai qui peut inquiéter la France, et qui constitue avant tout un vote sanction plus qu'une attirance pour les extrêmes, comment vont réagir les hommes politiques ?

Les premiers messages, les premiers gestes ne nous laissent pas penser qu'il va y avoir de saines réactions. C'est pourtant nécessaire.

Mesdames et Messieurs les politiques, depuis des années les familles et leurs représentants tirent la sonnette d'alarme, depuis des années ils vous demandent de les écouter et de construire avec elles des solutions acceptables pour tous.
Nous sommes toujours prêts à travailler avec vous, dans un esprit de construction, d'équité et de réalisme.

Le scrutin du 25 mai signifie qu'une révolte est en cours, ne laissez pas une révolution se construire.

Patrick Chrétien - président