On les dit bien traités par le Pouvoir, les Présidents ou les gouvernements successifs. On les dit même riches. L’augmentation injuste de la CSG nous donne l’occasion de nous rappeler quelques-uns des autres événements qui ont touchés les retraités depuis 25 ans.
En 1993 Monsieur Balladur a réformé la méthode de calcul des pensions des salariés du privé désormais calculées sur les 25 meilleures années de cotisation, au lieu des 10 meilleures. La conséquence est une baisse de 15 % à 20 % du salaire de référence permettant le calcul des pensions de retraite. Celles-ci baisseront d’autant et leur revalorisation sera désormais indexée sur l’inflation et non plus sur l’évolution des salaires. L’inflation est largement inférieure à celle des salaires.
En 2013, les partenaires sociaux décident de geler les retraites complémentaires et prévoit pour 2016, 2017 et 2018 une revalorisation égale à l’inflation, diminuée d’un point. L’inflation était de 0,2 % en 2016 et devrait rester proche de 1 % cette année.
De plus les retraités subissent cette même année une nouvelle cotisation de 0,3% pour financer les frais liés à la dépendance : la Contribution de solidarité pour l’autonomie (CAS).
2014 verra la suppression de deux niches fiscales, la majoration de retraite de 10 % pour charges de famille (retraités ayant élevé au moins trois enfants) qui était jusqu’alors exonérée, dans le calcul du revenu imposable et la demi-part veuve, qui profitait à de nombreux retraités et qui bénéficiant de cette dernière ont vu leurs impôts grimper y compris les impôts locaux, ou sont sortis de l’application de la CSG à taux réduit.
Depuis 2015, le taux réduit de CSG n’est réservé qu’aux retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas un certain seuil. Il était avant applicable aux retraités non-imposables. 500 000 retraités ont vu la CSG appliquée sur leur retraite passer de 3,8 % à 6,6 %.
La réforme santé de 2016 est venue augmenter le coût des dépenses liées à la santé en imposant la limitation des remboursements des frais de santé par les complémentaires.
L’objectif de cette mesure était de faire baisser les tarifs des médecins pratiquant des dépassements d’honoraires, lesquels étaient jusqu’alors couverts par la prise en charge des complémentaires santé.
La plupart des médecins n’ont pas matérialisé la baisse escomptée de leurs tarifs. Ce sont les assurés, et en particulier les retraités, qui ont vu la part restant à leur charge augmenter.
Et pour 2018, une hausse de 1,7% de CSG viendra compenser la suppression des cotisations d’assurance chômage et de maladie des salariés. Elle concernera aussi les retraités. 40% d’entre eux ne percevront aucune compensation.
Le Chef de l’état présente cette mesure comme une forme de solidarité des retraités « riches » envers les salariés.
La retraite moyenne était de 1376 euros en 2014 et le salaire moyen de 2128 euros, mais les retraités auraient paraient ils beaucoup de patrimoine.
Ils avaient surtout l’habitude d’assurer de la solidarité avec leurs enfants, étudiants, chômeurs, jeunes parents......ou encore ils prévoyaient d’épargner pour leurs vieux jours afin d’assurer leur fin de vie dans des conditions correctes sans être à la charge de leurs descendants.
Peux t’on réellement considérer que les retraités sont privilégiés?
Patrick Chrétien
Président National de Familles de France