Dans la cadre de la proximité des fêtes de fin d'année et pour sortir des choix traditionnels couteux (tablettes, jeux vidéo et autres), Familles de France propose quelques articles de littérature jeunesse.
Histoires drôles et tendre avec un enfant trisomique. |
Il existe parfois des petits ouvrages qui ne font pas de bruit, qui sortent presque dans l’anonymat et qui, pourtant, apportent du réconfort au lecteur… Oui Mon truc en plus appartient à cette catégorie : j’ai lu, j’ai souri, j’ai éclaté de rire, je me suis senti mieux et j’ai eu envie de trouver la personne à qui j’allais pouvoir le faire lire…
Un bon mot d’enfant fait toujours sourire. L’enfant nous touche, on a envie de la protéger et on sourit de sa naïveté et se simplicité. Quand l’enfant est porteur d’handicap, la pitié prend le dessus et on ne rit plus, on est crispé, prudent, méfiant, parfois on a une petite larme qui coule le long du visage… Dans cet ouvrage, sorte de recueil de dessins qui racontent chacun une petite histoire, un petit mot d’enfant, qui décrivent des situations enfantines… tous les enfants ne sont pas identiques. Pablo a un petit truc en plus, vous savez un chromosome… Le fameux chromosome 21. Oui, Pablo est trisomique, mais Pablo a une enfance comme les autres avec ses certitudes, ses passions, ses doutes… et il nous fait rire comme tous ses amis : Ruth, Bibi, Pierrot… Je suis bien conscient qu’un ouvrage humoristique ne peut pas tout changer dans la vie, dans la société, dans les familles où est arrivé un enfant avec un truc en plus… Mais, je me dis que les auteurs, Noël Lang et Rodrigo Garcia, ont su apporter un nouveau regard sur ces situations qui sont plus riches qu’on ne peut le penser de l’extérieur. Je reprendrais une des premières phrases de l’ouvrage pour illustrer mon propos : « Le problème quand on est trisomique, c’est que le jour de ta naissance, tes parents sont un peu tristes… L’avantage, c’est qu’après ce jour-là ils ne sont plus jamais tristes ! » Alors je vais vous laisser en compagnie de Pablo et de ses questions existentielles, de ses interrogations sur l’amour, la vie, le travail… Il faut, avant, que je vous donne une dernière précision : Pablo est un inconditionnel de Petula Clark ! Enfin, d’un disque de cette chanteuse, une anthologie contenant Downtown (1964)… Et dire que je ne connais même pas cette chanteuse ! Le petit Pablo en aurait bien des choses à m’apprendre… Non ? Ce livre s’adresse à tout le monde, il n’inspire pas autre chose que le rire, la bonne humeur et le respect ! Qu’on se le dise ! Mon truc en plus |
Contes traditionnels |
Les parents, du moins certains, ne généralisons pas, ont souvent besoin d’un support pour raconter des histoires à leurs enfants, le soir, juste avant d’éteindre la lumière. C’est à eux que s’adresse cet ouvrage, Les contes de toujours, un livre qui reprend certains contes jadis diffusés par le Père Castor.
Pourquoi les parents ? Tout d’abord parce qu’il s’agit de vieilles histoires, des contes appartenant à notre patrimoine, les vieilles histoires que souvent les parents veulent transmettre à leurs enfants en se souvenant eux-mêmes de la voix de leur grand-mère qui disait en chevretant à peine « Il était une fois… » Les parents parce que ces illustrations leur rappelleront les livres qu’ils ont jadis tenus en main, des dessins simples, des couleurs ayant pali avec le temps et qui donneront à ces lectures une nostalgie paisible… Qui sait d’ailleurs s’ils ne s’endormiront pas avant leurs enfants, allez savoir ! Heureusement, les héros principalement animaliers de ces histoires, poule, renard, vache, ourson, rat, panthère ou luciole sauront maintenir l’attention de l’enfant jusqu’à la fin de chaque histoire. Détail pratique, vous n’êtes pas obligés de raconter les huit contes en une seule fois, il est bon, de temps en temps, de générer de la frustration : « Encore une histoire, juste une, s’il te plait, allez… » « Non ! La suite c’est pour demain, fais de beaux rêves ! » Un bel ouvrage qui vous accompagnera durant huit soirs, que du bonheur ! Alors faites de beaux rêves vous aussi ! Les contes de toujours |
Un livre pour apprendre à compter |
1000 gouttes de pluie, surtout si elles me transforment en éponge imbibée, je l’avoue, ce n’est pas une situation agréable ! Indiscutablement, pour ouvrir cet ouvrage, il faudra donc un parapluie et avoir envie de découvrir ce qui se cache derrière ce titre…
Tout d’abord, je l’avoue, j’ai eu peur. Très rapidement, j’ai bien compris que l’auteur cherchait à m’apprendre à compter. Ce n’est pas tant cette démarche qui m’a fait trembler, que le fait que, généralement, ce type d’ouvrage est monotone et soporifique. A tel point que je voyais là l’origine du rejet des mathématiques chez le jeune enfant ! Heureusement, une fois passé les premiers chiffres, on comprend que l’auteur a eu l’intention de sortir des chemins battus. D’une part, il ne va pas se limiter à 9, ce qui est trop souvent le cas, il poussera jusqu’à 1000, et, même s’il s’agit de gouttes de pluie, c’est plutôt réconfortant. Imaginez l’enfant qui demain criera dans la cour de récréation : je sais compter jusqu’à mille ! On peut aussi féliciter cet auteur de n’avoir pas seulement compté des choux, des carottes et des pommes de terre… d’avoir osé aborder le décompte des heures, des colombes et des pamplemousses, sans oublier les pattes qui ne sont pas mille puisqu’il s’agit des gouttes de pluie qui sont mille ! Suivez un peu quand même ! De l’original sur un concept classique, certains parents apprécieront d’apprendre à leurs enfants à compter en rêvant, confirmation que l’on peut, enfin, jumeler mathématique et poésie ! 1000 gouttes de pluie |
Trois ouvrages pour l'hiver... bien au chaud dans son lit ! |
Il y a des ouvrages que l’on ne peut lire qu’à certaines saisons, surtout quand il s’agit de livres principalement destinés à la jeunesse. En effet, comment expliqué à un enfant que c’est normal de lire une histoire de Père Noël en plein mois de juillet. Inversement, on évitera en plein hiver de lui faire découvrir les joies de la plage, de la mer, de la natation en eau vive… Voilà pourquoi il est temps de vous préparer à lire certains contes d’hiver, c’est la saison et, à défaut de réchauffer le petit blotti dans son lit, il trouvera normal de voir évoquer la neige, le froid, le givre, les bonhommes de neige et, bien sûr, le Père Noël ! Trois ouvrages pour illustrer mon propos et vous donner envie de répondre à la demande d’histoires de votre petite tête blonde – ou pas – dès ce soir ! Je commencerai par Mon petit Père Noël de Gabrielle Vincent. Cette extraordinaire artiste est morte il y a maintenant déjà presque 15 ans et je me souviens toujours de sa douceur, de sa gentillesse, de sa simplicité. Je ne l’ai vue qu’une seule fois, au salon du livre jeunesse de Montreuil, mais c’est comme si c’était hier tant cette rencontre m’a touché ! Aujourd’hui, chaque fois que j’ouvre un de ses livres, je pense à elle et je passe un excellent moment. Son petit Père Noel est une histoire d’une tendresse étonnante, d’une poésie incroyable, d’une profondeur comme rarement on en trouve dans les livres pour la jeunesse. Une petite fille voit un Père Noël descendre du ciel un 24 décembre. Rien de surprenant à cela, sauf que ce Père Noël n’a rien à donner ! Du coup, la fille touchée par ce dénuement, va lui offrir un cadeau… Rôle inversé, réflexion sur le bonheur d’offrir, une histoire à contrecourant du consumérisme qui nous submerge, surtout à l’approche des périodes de fête… Et c’est aussi les prémices des Noël de crise, allez savoir… Le Père Castor, vous savez celui qui raconte sans arrêt ses histoires, celui qui a fasciné tant d’enfants, est une source permanente de contes en tous genres. J’avoue avoir même tendance à penser que ce label éditorial, cette collection crée en 1931 par Paul Faucher, a contribué à faire vivre le patrimoine culturel français… Arrivera-t-il à fêter son centenaire ? En tous cas, voici deux ouvrages qui prolongeront la vie d’ouvrages plus anciens… Le Père Castor raconte ses histoires de Noël nous propose 14 histoires sur ce thème, toutes illustrées. Certaines sont ancrées dans le passé lointain et nous viennent des contes anciens tandis que d’autres sont plus contemporaines. Il en est de même avec les illustrations qui sont très différentes d’un conte à l’autre. Il faut toujours dire si on a une petite préférée et je vais assumer mon choix en vous disant que j’ai beaucoup aimé Un Noël tombé du ciel, inspiré directement d’un conte polynésien. D’ailleurs, je dois bien avouer que de ce cas-là, c’est un Noël sans neige… mais en Polynésie, de l’autre côté de la planète… Enfin, pour clore ses histoires rafraichissantes, je vous propose d’ouvrir Le Père Castor raconte ses contes de l’hiver avec 7 histoires différentes à écouter en pull et chaussettes, ou dans son lit avec une bouillotte ! C’est dans ce dernier recueil que l’on trouve une version de la fameuse moufle, un conte russe, réapproprié, raconté et illustré par Robert Giraud et Olivier Latyk. J’aime beaucoup l’illustration car je la trouve à la fois moderne, dynamique et sympathique… Si on fait le calcul de l’ensemble de ces histoires de saison, cela fait 22 récits et je m’aperçois que l’on pourrait presque faire une sorte de calendrier de l’Avent vivant : une histoire par jour durant les 22 jours qui précèdent Noël. N’est-ce point là une idée qui devrait être mise en œuvre dans toutes les familles ? Lire une histoire à l’enfant que l’on aime est quand même beaucoup plus sympathique que de le laisser manger tout seul un petit bout de chocolat industriel acheté dans un hypermarché. Non ? Voilà qui devrait changer dans certaines familles la préparation de Noël et pourquoi ne pas garder Mon petit Père Noël pour clore ce cheminement ? Dans tous les cas, trois beaux livres parfaitement adaptés à ces périodes hivernales qui précèdent les grandes fêtes de fin d’année ! |
J’ai toujours aimé, et je l’ai souvent dit et écrit, cette collection chez Casterman qui donne carte blanche à un auteur pour se réapproprier une chanson traditionnelle et en faire un album pour enfant. On est bien dans une collection pour les plus jeunes enfants car le livre est cartonné, mais n’oublions pas l’adulte qui va lire cet album au petit « lecteur », voire qui va pousser la chansonnette pour bien établir le lien entre texte, image et musique…
Le format à l’italienne fait de cette histoire musico-textuelle un très bel objet que l’on a envie de garder, de collectionner, de lire aux petits et qui resteront à la maison pour les petits-enfants, les neveux, les petits des amis… bref, j’aime beaucoup cette collection et le petit dernier m’a apporté une grande joie car j’ai en plus un bon souvenir de cette petite chansonnette qui existait déjà quand j’étais petit… Vent frais, vent du matin… Oui, je vous entends déjà chantonner… Vent qui souffle au sommet des grands pins… Et vous avez bien raison car ce chant vous appartient aussi, il n’est pas qu’à moi ou à l’auteur de ce livre, Mélusine Allirol ! Non, mais… Nous voici donc en compagnie d’un petit ours bien sympathique qui est obligé de tenir sa casquette pour pas qu’elle s’envole… Dès cette première double page, on peut constater le sens du détail de cette illustratrice pour enfant. Car il y en a du monde qui souffre du vent dans cette forêt : l’écureuil qui sort de son logis, la coccinelle qui s’est laissé surprendre, l’abeille qui voulait aller au travail comme tous les jours, le canard avec ses lunettes de vol, le hibou qui ouvre un œil pour contrôler la situation, et j’allais oublier cet oiseau avec son écharpe qui vole au vent… frais, vent du matin ! Le plus drôle, bien sûr, c’est de voir plus loin que l’arbre, la maison et l’éléphant ne résisteront pas plus… tout le monde sera emporté et nous nous retrouverons tous dans une scène finale digne du Radeau de la méduse mais en plus musicale, donc plus sympathique, plus poétique, plus onirique… Un bel ouvrage à lire, chanter et admirer qui montre que l’on peut encore faire de belles choses pour les tout petits ! Merci ! Vent frais |
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Olivier Ka, un romancier pour la jeunesse et un scénariste de bande dessinée que certains connaissent bien, nous livre ici une histoire qui permet de montrer aux jeunes collégiens que la première cigarette peut avoir des conséquences dramatiques car il est toujours plus facile de ne pas commencer à fumer que d’arrêter.
Alors, je sais bien que le sujet est connu, que certains commencent à en avoir marre de cette lutte contre la tabac, de cette moralisation à l’extrême de la société, de l’ostracisme absolu dont se sentent victimes les fumeurs… mais, ici, les choses sont abordées d’une façon très différente et c’est cela que j’ai apprécié. Un homme a inventé une machine qui permet de retourner dans le passé, dans son passé. Le but est d’inviter un fumeur à retourner dans sa jeunesse et d’être confronté aux situations de sa première cigarette pour l’inviter à la refuser. Le fait de revivre cette situation, de lui donner une autre direction, lui donnera, dans sa vue réelle, les conditions idéales pour arrêter de fumer une bonne fois pour toute ! Gaston, artiste peintre, mari de Claudie, père de Nina, fumeur, sent que le moment est bien arrivé d’arrêter de fumer. Ce maudit tabac l’agace, énerve sa famille, coute cher, et en plus, ce dimanche-là, il n’arrive pas à trouver un paquet de cigarettes. Infernal, non ? Gaston est mûr pour tenter l’expérience incroyable de ce retour dans le passé, au temps de son adolescence, quand il a fumé sa première cigarette… Je ne vous en dis pas plus. Vous découvrirez en plus de l’aspect tabac, une situation de relations violentes au sein du collège, des tensions familiales comme les ados en connaissent souvent, un mal être comme de trop nombreux jeunes le ressentent… Ici pas de culpabilité à trois balles, pas de psychologie de comptoir, juste une histoire profondément humaine qui peut plaire aux jeunes lecteurs visés comme à certains parents en recherche de pistes pour rouvrir un dialogue usé… De plus les illustrations de Yan Thomas m’ont beaucoup plu et je trouve que c’est un excellent travail graphique même s’il passera inaperçu aux yeux de trop nombreux lecteurs qui n’auront d’attention qu’au texte ! Un roman donc à ne pas négliger et à mettre en place dans les CDI et les bibliothèques familiales en se souvenant du message essentiel : la première cigarette est un piège ! Avant le nuage |
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Il m’arrive parfois d’hésiter sur le fait que tel livre est ou n’est pas pour enfant. Attention, il ne s’agit pas ici de mesurer la capacité de violence acceptable par un enfant, d’avoir peur des atteintes à la citoyenneté ou des scènes hyper sexuelles… Non, simplement, il m’arrive, je le confesse bien humblement, de ne pas faire assez confiance aux enfants, d’avoir des doutes sur leurs capacités à comprendre les univers poétiques et oniriques qu’on leur présente, bref, de croire que certains albums sont trop beaux et trop profonds pour des enfants !
En fait, je délire complètement puisque les enfants sont les premiers à en redemander et que les adultes sont souvent trop coincés dans leurs certitudes pour plonger dans les délires et les rêves des auteurs… Oui, les adultes sont trop sérieux, trop tristes, trop enfermés dans leur réalité quotidienne pour profiter d’albums comme celui qui vient d’être écrit et dessiné par Anne Terral et Amélie Fontaine. Soyons clairs, soyons honnêtes, ce livre est merveilleux mais il ne conviendra probablement pas à certaines personnes trop réalistes. La question de la couverture est fondamentale : Les rêves se cachent-ils sous ton oreiller ? Oui, je me suis souvent demandé d’où ils venaient avec leurs aspects si étonnants, surprenants, déconcertants. Maintenant que je sais qu’ils sont rangés sous mon oreiller, je suis à la fois rassuré et en plus je vais en prendre soin quand je retournerai mon oreiller, quand je le mettrai au grand air sur le bord de ma fenêtre… Il ne faudrait quand même pas que je les fasse tomber… J’adore cet ouvrage avec ses questions existentielles et métaphysiques, avec ses dessins poétiques et surréalistes, avec sa beauté, sa grandeur, sa profondeur… bref, un vrai livre de réflexion pour les tout petits et leurs parents qui devront mouiller la chemise pour aider l’enfant à construire ses propres réponses. D’ailleurs, le livre s’endormira-t-il quand l’enfant tombera dans le sommeil à la fin de la lecture ? On dit qu’une maman serait déjà restée une nuit entière pour guetter si le livre allait se mettre à ronfler au rythme de l’enfant… Comme quoi un livre pour enfant peut changer la vie ! Alors je sais bien que certains parents trouveront ridicules de s’interroger sur le fait de savoir si les cheveux sous un bonnet font la causette ensemble… alors que moi je trouve cela important ! Il faut dire que je suis un peu particulier et que j’ai ouvert mes enfants à une multitude de questionnements saugrenus depuis leur naissance… Du coup, j’ai adoré ce livre et j’attends avec impatience les prochaines vacances pour en profiter avec mon petit-fils, non mais ! Il y a quand même des questions qui pourraient l’intéresser dès maintenant et qui pourraient le pousser à devenir un lecteur comme son grand-père comme cette première interrogation fondamentale et initiale, genèse philosophique de la vie : un livre est-il heureux d’être ouvert pour la première fois ? Ici, je confirme le livre a exprimé sa joie profonde, le lecteur aussi… A vous de vérifier si je dis bien la vérité ! Les rêves se cachent-ils sous ton oreiller ? |
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Je viens de terminer un petit livre destiné aux collégiens qui ne pourra laisser personne indifférent, Sous l’escalier d’Emmanuelle Piquet. Emmanuelle Piquet est une femme qui consacre sa vie à tenter d’améliorer celle des autres et rien que cela mérite un coup de chapeau ! Elle est spécialiste de thérapie systémique et stratégique, elle reçoit en consultation aussi bien des enfants et des adolescents que des adultes. Elle est aussi devenue une militante de l’accompagnement des enfants en souffrance à l’école préconisant des méthodes de bon sens, de présence, de dialogue, d’action… Son intervention lors du congrès national des associations de parents d’élèves de l’enseignement libre en juin 2013 a été appréciée par le plus grand nombre…
Dans un petit livre qui peut être lu aussi bien par les parents que les enfants, elle propose des cas concrets se déroulant en collège, très probablement inspirés de ses consultations, et elle montre comment l’enfant pourrait s’en sortir. Certes, comme il s’agit d’une histoire racontée à un jeune, elle a mis un petit rien de magie, de fantastique, d’onirique, sachant que dans la vie ce petit lien autre existe mais peut être joué par un adulte tiers, un thérapeute, un parent, un grand frère… Pas obligé de faire appel au lutin qui est sous l’escalier de l’infirmerie, quoi que… Allez savoir ? Emmanuelle Piquet développe un principe simple. S’il y a des enfants maltraités dans les cours de récréation, c’est qu’ils sont faibles et que cela se voit, se sent, si des jeunes souffrent c’est souvent eux qui doivent réagir et trouver les solutions qui vont les aider… Il ne faut donc pas perdre du temps avec des mesures de défense par les adultes qui souvent aggravent les situations. Il faut aider les enfants victimes à trouver en eux, à construire, à décocher des flèches contre leurs agresseurs. Ces flèches sont verbales et elles vont donner à l’agressé une autre dimension, celle d’un enfant que l’on aura envie de respecter, d’aimer, de laisser en paix… Parfois, l’agresseur est en eux avec des conflits intérieurs sans fin… C’est ce qu’elle montre très bien dans cet ouvrage avec trois cas concret. Il y a Lily Rose victime de Kevin et sa bande, il y a Gaspard perturbé par le nouvel équilibre de sa famille depuis l’arrivée de sa petite sœur Joséphine, il y a Violette angoissée qui a peur de tout surtout des microbes, de la mort, des maladies… Pour chacune de ces situations, Emmanuelle Piquet construit des flèches qui vont servir au jeune pour se construire une autre image, pour pouvoir enfin redresser la tête, sortir de la spirale négative en mobilisant leur énergie à bon escient ! Mais, à la fin de l’ouvrage, Emmanuelle Piquet montre aux enfants que les adultes aussi peuvent avoir besoin de la même aide pour construire, eux aussi, des flèches qui les sauveront. C’est rassurant quand on est jeune, surtout dans les moments les plus difficiles, de comprendre que les adultes aussi peuvent avoir besoin d’aide… Ce n’est pas l’apanage des petits ! Pour ceux qui veulent écouter Emmanuelle Piquet avant de la lire, rendez-vous avec le lien suivant : Et il sera toujours temps de lire après ce petit ouvrage et de la faire lire ! N’oubliez pas, le dialogue, les flèches verbales, l’espérance… Sous l’escalier |
Bonne lecture à tous !