La Fondation Abbé Pierre a présenté le 31 janvier son 22e rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Elle dresse un bilan « en demi-teinte » avec des avancées qui lui semble cependant insuffisantes. Par exemple, l’objectif de 500 000 constructions neuves par an alors que depuis 2012, moins de 400 000 logements sont mis en chantier chaque année.
Selon ses estimations, 4 millions de personnes souffrent de mal logement ou d’absence de logement personnel. Autour de ce noyau dur du mal-logement qui concerne les situations les plus graves, 12 millions de personnes sont touchées à des degrés divers par la crise du logement avec de réelles percussions sur la vie de famille, la santé, l’environnement quotidien, le confort ou les fins de mois. Au total, près de 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement (un million d’entre eux entrent dans les deux catégories). Au regard de la précarité énergétique, le noyau dur composé des ménages modestes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité s’élève à 3 558 000 personnes.
Le rapport indique une tendance à l’aggravation ; la plupart des chiffres montrant une dégradation de la situation. Pour illustration :
- Le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012 ;
- Les français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage à cause de son coût et 42 % de plus à subir un effort financier excessif pour payer le logement.
Les formes du mal-logement sont telles que la situation des ménages privés de domicile s’aggrave et ceux qui cherchent à accéder à un logement font face à une importante « lutte des places ».
En cette année électorale, ce tableau alarmant appelle une mobilisation de la classe politique et de la société tout entière. La fondation Abbé Pierre propose 15 idées pour faire reculer la crise du logement allant du logement des sans-abri à la fiscalité, en passant par la rénovation énergétique, le financement des HLM ou la lutte contre les expulsions.
Lire les propositions et accéder au rapport.