09.05.2022

Enfants en situation de handicap : instruction

Le système scolaire français permet aujourd’hui la scolarisation de 400000 enfants en situation de handicap. 

Le but de cette intégration à l’école ordinaire est de garantir l’émancipation individuelle, et d'aller vers une société inclusive, des personnes handicapées. 

Parmi eux : 

  • 105000 enfants sont scolarisés dans des dispositifs d’inclusion (Unité localisée pour l’inclusion scolaire, ULIS).
  • 230000 enfants sont soutenus au quotidien par des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

Ces dispositifs cohabitent avec des modalités permettant une instruction dans des lieux spécialisés. La France a fait le choix de conserver un modèle mixte.

Ces dernières années, il y a eu de réelles avancées sur le sujet au regard de ces chiffres. Cela permet de mettre en cohérence les droits inhérents aux enfants handicapés inscrits dans la loi de 2005, et la réalité sur le terrain. Toutefois, les associations soulignent qu’il faut poursuivre les efforts, notamment par rapport au statut des accompagnants et à leur recrutement. Certaines familles doivent faire l'instruction à domicile, faute de place ou d'accompagnement ailleurs.

Quelle est la situation dans les autres pays européens ?

Certains pays font le choix de scolariser la quasi-totalité des enfants en situation de handicap dans des écoles ordinaires.

La méthode inclusive portée par l’Italie est souvent citée en exemple, c’est un Etat pionnier en matière d’accueil et de scolarisation des élèves en situation de handicap. Là-bas, il existe un enseignant de soutien (l’équivalent d’un AESH) pour moins de deux élèves. Des assistants de communication sont également présents, afin de compenser les handicaps sensoriels. Les enseignants italiens sont régulièrement formés sur les sujets du handicap, notamment avec des stages sur le terrain.

Dans les pays scandinaves comme au Danemark, l’école est un lieu d’accueil pensé comme une communauté de vie au sein de laquelle les enseignants intègrent la notion de diversité dans toutes les dimensions du quotidien des élèves, pour l’instruction mais aussi le coté social, où les parents sont intégrés dans le processus éducatif.

D’autres pays ont choisi de privilégier l’accueil des élèves en situation de handicap majoritairement au sein de classes spécialisées. C’est le cas de l’Allemagne et de la Belgique par exemple.

Au sein de l’Europe, de nouveaux textes encouragent les Etats membres à renforcer la considération de l’instruction des enfants en situation de handicap. En ce sens, le Conseil de l’Union européenne a adopté en juin 2021 une recommandation établissant une garantie européenne pour l’enfance en garantissant l’accès à un ensemble de services essentiels.

Sur ce sujet, Chantal Bruno, co-présidente Handicap de la COFACE explique  :

« Les opportunités pour les enfants handicapés se trouvent dans les conclusions et recommandations de la garantie, qui identifient un certain nombre d'actions à travers lesquelles l'inclusion des enfants handicapés (qui ont les mêmes besoins que tous les enfants : manger, apprendre, se déplacer, etc.) parmi les autres est enfin atteint. Mais aussi, une prise de conscience des différents obstacles et de la nécessité d'apporter des réponses adaptées, personnalisées pour lever ces obstacles et permettre à tous les enfants d'exercer leurs droits (tels qu'énoncés dans les conventions internationales). Parmi les opportunités, on note la considération des familles (et donc aussi des aidants) qu'il convient d'accompagner pour qu'elles puissent rester, devenir ou redevenir un milieu favorable au développement des enfants. »