
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus meurtrier en France, avec plus de 12 000 décès chaque année. Aujourd’hui, 700 000 femmes vivent avec cette maladie, qu’elles soient en traitement actif ou sous surveillance. L’accès aux soins et aux dispositifs médicaux reste un enjeu crucial, avec des frais encore lourds à supporter pour de nombreuses patientes.
Promulguée le 5 février 2025 et publiée au Journal officiel le lendemain, la nouvelle loi vise à alléger ces charges financières et à améliorer la prise en charge par l’Assurance Maladie.
Le contexte et les enjeux
Le cancer du sein occupe une place singulière parmi les pathologies :
99 % des cas concernent des femmes,1 femme sur 8 sera confrontée à cette maladie au cours de sa vie, Chaque année, 60 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, une incidence en hausse.
Si le cancer du sein bénéficie déjà d’une reconnaissance comme affection longue durée (ALD), permettant une prise en charge à 100 % des principaux traitements (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, chirurgie...), les patientes doivent néanmoins assumer des frais conséquents.
• En moyenne, 1 400 euros de reste à charge, variant selon la complémentaire santé
• Des dépassements d’honoraires parfois supérieurs à 10 000 euros pour les chirurgies reconstructrices dans le privé
• 15 % des femmes renoncent à la reconstruction mammaire pour des raisons financières
Ce que la loi va changer
Grâce à ce texte législatif, la Sécurité sociale prendra désormais en charge à 100 % plusieurs soins et dispositifs spécifiques, notamment :
• Le tatouage médical des zones de l’aréole et du mamelon après une mastectomie
• Le renouvellement des prothèses mammaires
• Les sous-vêtements adaptés au port d’une prothèse mammaire amovible
La liste des soins et dispositifs concernés sera précisée par arrêté ministériel.
En outre, les oncologues devront informer les patientes sur les soins de support accessibles dans leur région avant le début du traitement.
Des forfaits pour améliorer le parcours de soins
La loi introduit deux nouveaux forfaits afin de mieux accompagner les patientes :
Un forfait global de soins de support de 180 euros pour les femmes en traitement actif, incluant des séances de suivi psychologique, de nutrition et d’activité physique adaptée (APA).
Un forfait dédié aux produits prescrits peu ou non remboursés, comme les gels, crèmes et vernis adaptés pour lutter contre la sécheresse cutanée et prévenir la chute des ongles due aux traitements. Le montant et les produits concernés seront précisés par arrêté.