Voici quelques éléments pour comprendre le débat actuel, et nous aider à réfléchir sur un sujet essentiel à notre vie quotidienne.
ENERGIE ELECTRIQUE : QUELS SERONT NOS BESOINS EN 2050 ?
Gouverner, c’est prévoir. Cette question est au coeur de nos choix d’investissements pour notre production électrique. Actuellement, la production annuelle française est de l’ordre de 475 TWh.
En 2050, de nos choix actuels se déduisent plusieurs tendances contradictoires. Une baisse significative de la consommation, liée à l’isolation des bâtiments est projetée par l’association Négawatt, qui tend vers 272 TWh.
Et puis, nous allons avoir une croissance significative des besoins en électricité, avec le transfert des moyens de transport utilisant du pétrole, vers de la mobilité électrique. Cela constitue un poste important de consommation.
Et si le transport se fait avec de l’hydrogène ?
Là l’augmentation de consommation électrique sera encore plus violente, car la production d’hydrogène à partir de l’électricité verte nécessite de 5 à 10 fois plus d’énergie électrique que si celle-ci est utilisée directement avec des batteries dans les véhicules. De cela, la raison économique imposera de ne pas utiliser l’hydrogène dans les voitures individuelles, mais de le réserver à l’aéronautique, à l’industrie et à certains transports long courrier.
Globalement, quelles sont les prévisions apportées par les chercheurs ?
l’Académie des Technologies a estimé, en mars 2021 les besoins pour 2050 à 730TWh, l’Académie des Sciences tend vers 700 à 900 TWh. Et enfin, un groupe de 280 ingénieurs spécialistes proposent 700 TWh.
RTE, qui avait émis en 2019 un rapport avec 5 scénarios pour 2040, pointait une augmentation potentielle de consommation de l’ordre de 5 % seulement. Le nouveau rapport qui vient de sortir pour 2050 indique à travers 6 scénarios une augmentation prévisionnelle à 630 TWh, soit de 30 à 35 % d’augmentation de la consommation électrique.
Comment allons-nous produire notre électricité ?
Aujourd’hui, le « noyau dur » de notre production est constitué à 70 % par les centrales nucléaires, à 10 % par nos barrages hydroélectriques, et le reste par les énergies renouvelables pour 15 % et le reste par le gaz et autre charbon, gros producteurs de gaz carbonique.
L’électricité d’origine photovoltaïque se produit aujourd’hui à des coûts très compétitifs. Mais le problème se présente avec l’exemple des nuits froides du mois de janvier, pour lesquelles on nous propose le choix de remplacer nos vieilles centrales nucléaires par des éoliennes par dizaines de milliers.
Et qu’adviendra t’il s’il n’y a pas de vents la nuit ? Nos interconnections avec nos voisins pourront t’elles pallier nos insuffisances ?
Le problème principal, c’est que l’électricité n’est pas une marchandise ordinaire, car nous ne pouvons pas la stocker à des prix raisonnables.
Enfin, n’oublions pas que le point essentiel n’est pas la baisse de la consommation, mais la décarbonation de notre énergie.