Ce vendredi 23 novembre 2018 est appelé le Black Friday (littéralement « vendredi noir »). Non, ce n’est pas un clin d’œil à l’Histoire et à son « jeudi noir » de 1929 mais c’est simplement une opération commerciale d’envergure qui nous vient des Etats-Unis et est traditionnellement organisée au lendemain de Thanksgiving,
Cette journée de promotions massives, qui touchent aussi des produits habituellement peu soldés (ordinateurs, smartphones…) a démarré timidement en France en 2013. Mais depuis 2016, c’est l’escalade.
En 2018, on s’attend en France à 5,740 milliards d’euros de dépenses attendues (C’est 5,9 % de plus qu’en 2017).
Si le Black Friday est placée sous l’angle des bonnes affaires, celles-ci ne sont pas pour tout le monde.
En effet, si un Français sur deux prévoit de profiter des promotions de l’opération et si près d’un quart des Français n’ayant jamais participé au Black Friday a l’intention de s’y mettre, comment pouvons-nous ignorer l’énorme impact que cette « unique » journée a sur l’environnement et la planète ? Comment pouvons-nous ignorer par exemple l'impact environnemental des 518 kilogrammes de déchets ménagers produits par personne, en 2015, en France surtout lorsque l’on sait que seuls 20 % des déchets électroniques sont recyclés ? Comment pouvons-nous ignorer l’impact environnemental lorsque nous achetons 60% d'habits de plus qu'il y a quinze ans, alors que nous les gardons deux fois moins longtemps surtout lorsque l’on sait qu’une benne de vêtements était jetée toutes les secondes dans le monde ?
Une enquête de la ZDF (Zweites Deutsches Fernsehen) avait montré en juin qu'environ 30 % des articles réexpédiés par les clients déçus d’Amazon Allemagne finissent à la poubelle, et que des équipes sont affectées chaque jour à la destruction de meubles, téléphones, matelas, portables ou machines à laver neuves…
Cela est d’autant plus grave que cette course aux bonnes affaires est souvent trompeuse : les réductions proposées sont en réalité souvent inférieures à 2% du prix initial sur les appareils électroniques et le gros électroménager… Cherchez l’erreur… !
Et comme si le Black Friday ne suffisait pas, Cyber Monday arrive juste après le Black Friday (le Black est le vendredi avant Thanksgiving tandis que le Cyber Monday est le lundi d’après). Les marques américaines font encore la distinction entre le Black Friday pendant lequel les offres en magasins attirent les foules – il n’est d’ailleurs pas rare d’assister à des émeutes – et le Cyber Monday, où les sites de vente en ligne s’offrent à leur tour une part de cet énorme gâteau en attirant sur leur site tous les déçus du Black Friday.
En France, cette distinction est moins marquée : le Cyber Monday semble durer plus longtemps que le Black Friday. Pour la plupart des sites participants, l’opération Cyber Monday se déroule sur une semaine et permet aux marques d’écouler leurs stocks sur le principe du fait qu’ « il n’y en aura pas pour tout le monde !». Certaines marques se contentent de faire durer le Black Friday jusqu’au Cyber Monday avec des promotions flash qui sont la spécialité des enseignes américaines.
Heureusement une alternative existe : le Green Friday ! Lancé en 2017 pour lutter contre cette surconsommation sans aucune autre but que la consommation de masse, le mouvement s'élargit à plusieurs acteurs de la consommation responsable, ayant cofondé l'association Green Friday© avec ENVIE: Altermundi, le Réseau Francilien du Réemploi (REFER), Dream Act, Ethiquable, et Emmaüs France etc. Cette année, 150 structures se sont engagées à ne pratiquer aucun rabais ce vendredi. D'autres ont décidé de ne rien vendre (telle la Camif). Et pour celles qui décident quand même de participer au Black Friday tout en étant partenaire du Green Friday, elles s'engagent respectivement, le 23 novembre, jour du Black Friday, à reverser 15% de leur chiffre d'affaires du jour à des associations œuvrant pour une consommation plus durable, ou à organiser des événements de sensibilisation.
Et vous ? participez-vous au Black Friday ?