Paris, le 20 octobre 2017
Mesdames et Messieurs les Députés,
Nous accueillons l’ouverture du débat budgétaire de la Sécurité sociale sous de meilleurs auspices que par le passé : espoirs de croissance, déficit global de la Sécurité sociale réduit, certaines caisses retrouvent même l’équilibre. C’est le cas de la branche famille qui parvient à dégager un excédent.
Pour une branche aussi essentielle (les prestations familiales couvrent 31,8 millions de personnes, soit la moitié de la population française) cela signifie retrouver ses moyens d’action et la possibilité de réinjecter du pouvoir d’achat pour les familles. C’est d’ailleurs en ce sens que le gouvernement lui-même a présenté son budget.
Les familles ont besoin de moyens supérieurs, la branche peut leur donner.
Les familles ont payé cher pour atteindre cet excédent : ces dernières années les coupes budgétaires sur les prestations ont été multiples. Prestations familiales, allocations logement, quotient familial…
Au final près de 2,1 millions de familles sont gagnantes de la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire, l’allocation de soutien familial et du complément familial, mais il y a aussi 3,2 millions de perdants qui ont vu le montant de leurs prestations mensuelles baisser. N’oublions pas ces dernières. Notre point particulier d’inquiétude vient du fait que les prestations petite enfance ont particulièrement marqué le pas : la Paje a perdu 160 000 bénéficiaires.
Alors que ces réformes nous ont été présentées sous couvert d’une redistribution plus forte vers les familles au plus bas revenu, nous nous interrogeons sur leur impact réel. La politique familiale est une politique universelle et ce sont bien toutes les familles qui ont été impactées, mais plus particulièrement les jeunes familles : leur refuserait-on le droit de bénéficier de la Sécurité sociale, comme les générations précédentes ?
Les chiffres de la Sécurité sociale ne peuvent systématiquement être opposés à ses principes pour en remettre en cause les fondements.
Familles de France regrette qu’une fois de plus ce débat soit toujours l’occasion d’annonces « un peu brutales », comme cette année la question de l’universalité des allocations familiales, plutôt que d’une concertation de fond sur les finances de la Sécurité sociale et le niveau de notre protection sociale.
Familles de France attend un texte qui permette d’envisager l’avenir de la politique familiale. Las de discuter des « rabotages » au « coup » par « coût », il est temps de redéfinir une politique qui s’inscrit dans le temps et dans la vie des familles.
Nous insistons une nouvelle fois : cette année la branche famille présente un budget excédentaire. C’est à l’analyse de ce seul constat que nous vous demandons de voter et d’investir pour la politique familiale.
Patrick Chrétien
Président de Familles de France
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