Familles de France était présent au 12ème colloque annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR), « systèmes de retraite, évolutions démographiques et croissance économique », le 2 décembre 2014.
Ces rendez-vous annuels sont l’occasion pour le conseil de faire un point sur les travaux récents, mais aussi d’évoquer les perspectives à long terme et d’échanger sur les exemples étrangers. Cette année à l’ordre du jour, une question d’actualité : face au double défi du vieillissement de la population et de la crise économique, quelles sont les capacités de réponse, et surtout d’adaptation, de nos systèmes de retraite ? Un double défi auquel tout système de retraite, quelle que soit son organisation (comptes notionnels comme en Suède, points comme en Allemagne, ou annuités comme en France) doit en effet faire face.
Les pays de l’OCDE ont multiplié les réformes et développés les mécanismes d’adaptation ces dernières décennies. Un ensemble de mesures ont été mises en place pour agir conjointement et successivement sur :
- La viabilité financière des régimes (équilibre budgétaire)
- L’adéquation des systèmes (niveau des retraites)
- Les incitations au travail (durée d’activité et âge de départ en retraite)
- L’efficience administrative des régimes (lisibilité et transparence)
- La diversification des sources de revenus à la retraite (capitalisation)
Un vaste panorama de dispositifs donc, pourtant c’est bien le choix politique qui doit finalement décider les réformes et préserver le pacte social sans lequel il n’y a pas de régime par répartition.
La France ne fait pas exception, d’autant plus que les dépenses retraites représentent 13,5% du PIB français. Pour ménager les déficits, les réformes (réformes phares en 1993, 2010 ou 2014) et les mesures d’ajustement (débat annuel dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale) se sont multipliées :
- touchant au niveau des pensions (par exemple en 1993 le salaire annuel moyen est fixé sur les 25 meilleures années travaillées, en 2009 et 2014 la date de revalorisation des pensions est retardée, en 2014 les majorations pour enfant deviennent imposables)
- touchant à l’allongement de la durée d’activité (par exemple en 93 le passage à 40 annuités, puis en 2003 41,75 et depuis 2014 passage progressif à 43 annuités d’ici à 2035)
- ou à l’âge légal de départ en retraite (passage à 62 votés en 2010, mais aussi mise en place dès 2003 de dispositifs incitatifs au maintien en activité comme la surcote ou le cumul emploi-retraite)
- et évidemment aux recettes (hausse des cotisations vieillesse en 2014)
- un ensemble de mesures en fin qui vise à assurer la justice du système et à l’adapter aux évolutions du marché du travail (dispositif de retraite anticipée pour carrières longues en 2003 élargi en 2014, meilleures prise en compte des indemnités journalières et des congés maternité en 2010 et 2014, réduction du nombre d’heures cotisées nécessaires pour valider un trimestre pour ceux qui travaillent à temps partiel)
Et aux intervenants de rappeler que ces réformes ne seront assurément pas les dernières, car c’est avant tout par sa capacité d’adaptation que notre régime de retraite pourra faire face à tous ces enjeux.
Suivre les travaux du COR : http://www.cor-retraites.fr/