25.11.2014

Les associations au bord du gouffre !

La commission d'enquête parlementaire qui s'est penchée sur les difficultés des associations face à la crise a publié ses propositions. L'austérité, le désengagement de l'état et des collectivités territoriales a des conséquences dramatiques sur la vie associative.
Les mauvais chiffres rapportés dans les bilans des associations commencent à s'accumuler. Ce secteur pèse très lourd dans l'économie de notre pays avec son million de salariés. Les représentants du mouvement associatif avaient jusqu'à présent, toujours  mis en avant le caractère résistant à la crise de leurs activités. Malgré le nombre record de créations d'associations en 2013, plus de 70000, les dirigeants expriment leur inquiétude.
Après avoir augmenté deux fois et demie plus vite que dans le secteur privé entre 2008 et 2010, l'emploi associatif stagnait et les premiers mois de 2014 permettent de constater une première lourde baisse des effectifs, car les associations les plus faibles qui ont consommé réserves, patrimoine et trésorerie baissent les bras.
Des chiffres inquiétants de réduction des effectifs commencent à circuler sur la toile. Certains collectifs annoncent des licenciements à hauteur de 250000 emplois dans ce secteur jusqu'alors plutôt préservé.
Dans chaque territoire les fonds destinés à compenser des écarts entre coût réel et prix de services plus adaptés aux capacités de financement des familles se réduisent. Les villes, départements, régions, se voient privés pour l'an prochain de 3,7 milliards d'euros de dotations de l'état et ils essaient de compenser cette baisse en réduisant leur participation, la CNAF (Caisse Nationale des Allocations Familiales) fait resserrer aux CAF des départements leur politique d'action sociale et le plan d'économies de 21 milliards annoncé par le gouvernement pour financer son pacte de responsabilité inquiète cette partie de la politique familiale.
Chacune de ces structures administratives répercute l'austérité, mettant à mal le contrat social liant jusqu'à présent la puissance publique au mouvement associatif pour répondre aux besoins sociaux qui ne cessent de s'amplifier.
Ces réformes budgétaires commencent à toucher le mouvement dans son ensemble, que les projets soient culturels, sportifs, sociaux et médico-sociaux, ou familiaux.
Autre inquiétude, le passage de la subvention à la procédure des appels d'offres pour confier leurs chantiers, qui modifie considérablement les relations entre les pouvoirs publiques et les associations mettant celles ci aux prises avec un redoutable effet de ciseaux: diminution des financements publics et changement de relation. Les partenaires associatifs deviennent des prestataires de services chargés de remplir les missions de service public dont elles ne veulent pas. L'utilité sociale disparaît. Les associations se retrouvent souvent en concurrence entre elles ou face à des acteurs privés sur les marchés les plus rentables. Elles sont éliminées si leur coût est plus élevé ou si leur expression n'est pas conformé aux souhaits politiques. Les économies que l'on veut faire en choisissant le mieux-disant économique sont souvent un choix à court terme qui peut coûter beaucoup plus cher au final, en particulier parce que l'apport du bénévolat disparaît et parce que chacun ne veut plus faire que ce qui est rentable. A cet effet s'ajoute une troisième incertitude, celle de la réforme territoriale à venir qui, en redistribuant les responsabilités entre les collectivités, laisse les associations dans la méconnaissance de l'identité de leurs interlocuteurs.
Les parlementaires font quelques propositions intéressantes dans leur rapport pour pallier à cette catastrophe annoncée. Mais le pouvoir politique, aura t'il la sagesse de s'en emparer dans cette situation économique qui s'aggrave, alors qu'il recherche des mesures quotidiennes dans l'urgence.
Les français doivent prendre conscience de l'utilité de ce secteur de l'économie sociale et solidaire, car lorsqu'il sera complètement passé dans l'économie de marché dans laquelle l'emmènent certains dirigeants politiques il sera trop tard. Chacun doit prendre son bâton de pèlerin pour convaincre son maire, son conseiller général, son parlementaire de l'intérêt de maintenir à tout prix ce secteur économique.
Familles de France se battra pour défendre le secteur associatif.