16.10.2014

Quelle croissance aurons-nous dans trente ans ?

La réforme de la politique familiale menée actuellement par le gouvernement met en jeu la France des trente prochaines années.

Dans les pays qui veulent réussir, on sait parfaitement que le capital humain détermine le capital au sens noble du terme. Ils se projettent à long terme, pour tirer une stratégie, et la mettre en action.

La croissance dépend  entre autre de la natalité. Un pays en décroissance  n'attire plus personne et sa jeunesse se démotive.

Il faut accroître le taux de natalité, mais pas seulement. Il faut aussi offrir aux jeunes de l'espoir, et du succès. Il faut des jeunes formés aux métiers de demain, et une formation professionnelle permettant une adaptation tout au long de leur longue carrière professionnelle. Notre monde évolue dans un tourbillon technologique que chacun doit pouvoir maîtriser pour s'adapter

La natalité est aussi un gage d'équilibre pour la préservation du système social, en particulier celui de la retraite par répartition qui reste le socle de notre système.

La politique familiale est stratégique pour la France, d'autres pays nous admirent, nous envient, tentent de nous imiter. La politique familiale est une assurance  financée par le travail, elle procure des compléments de revenus qui aident aux choix des familles. Elle leur permet d’avoir presque le même niveau de vie, quelle que soit la composition de leur famille, que celui des couples sans enfants.

On retrouvera plus tard ces revenus dans la contribution de chaque famille, proportionnellement à l'ensemble de ses ressources, pour participer collectivement au financement des équipements publics grâce à l'impôt qui assure la redistribution.

La réforme de la  politique familiale, les prestations familiales distribuées avec une progressivité (conditions de ressources) sont des sujets revenant régulièrement dans l’actualité sans qu’un débat de fond soit initié. Ces décisions pourraient bien faire partir à l’étranger les plus aisés, les plus mobiles et talentueux, pour augmenter le pourcentage des jeunes peu ou pas formés, des familles moyennes inquiètes et des seniors aigris, ainsi que celui des familles paupérisées, et subventionnées.

Quelle croissance aurons-nous dans trente ans dans ce système social.

Patrick Chrétien,

Président