04.01.2014

Lettre de Familles de France à Najat VALLAUD-BELKACEM - 20/12/2013

Madame la Ministre,
Je me permets de vous interpeller au nom des familles adhérentes de l’association Familles de France que je préside, laquelle s’inscrit dans l’ensemble du mouvement familial.
Une étude vient de vous être remise qui préconise l’individualisation de l’impôt sur le revenu.
L’une des pistes exposées dans ce rapport serait de « moduler le quotient familial pour favoriser les couples biactifs ou au contraire pour réduire les avantages des couples mono actifs, et pour engager les femmes à travailler ».
Cette proposition s’attaque donc à l’un des fondements de la fiscalité des ménages : la « familialisation» de l’impôt sur le revenu. Actuellement, un ménage marié additionne ses revenus, les divise par deux, puis paie ses impôts selon le barème qui s’applique à ce résultat.
Des femmes de France font le choix dans leur vie, de participer à l’effort de notre pays en donnant à leurs enfants la meilleure éducation possible. Elles accompagnent d’ailleurs souvent ce choix de vie d’investissements bénévoles dans la vie associative de leur territoire.
Vous faites cette proposition au nom de l’égalitarisme, niant ainsi la différence, alors qu’au même moment on l’encense dans de nombreux autres domaines.
La différence entre la femme et l’homme est effective, n’établit pas un classement rendant l’un supérieur à l’autre, mais donne à chacun son rôle fondamental pour la pérennité de l’espèce humaine, même si certains tentent de la minimiser par la théorie du genre.
Nous pensons que cette décision est une nouvelle attaque contre la famille. Cette famille que nous aimons, qui apporte la stabilité, qui fait fonctionner l’économie, qui protège enfants, adolescents et ascendants, même si aux yeux de certains elle représente un danger, celle d’être un contre pouvoir pour l’état.
Ces couples dans lesquels l’un des deux conjoints ne travaille pas pour élever convenablement les enfants sont bénéfiques pour le pays. Dès lors que l’un s’arrête de travailler, il est assez normal que les impôts prennent en considération le nombre de personnes à charge par rapport aux revenus.
Cela doit aussi pouvoir être un choix pour une femme devenant mère que de s’occuper de ses enfants. C’est peut-être d'ailleurs beaucoup plus digne d’intérêt que de vivre dans un emploi subi alors qu’il faut payer pendant ce temps des modes de garde pour les enfants annulant l’effet économique d’un tel investissement. De plus favoriser l’emploi des femmes en période de plein chômage semble être une parfaite utopie.
Madame le Ministre, l’ensemble des Administrateurs de notre Conseil, nos Présidents d’associations locale, nos Adhérents vous demandent de bien entendre leurs arguments et de mettre fin à cette volonté de pénaliser les familles où seul l’un des conjoints, souvent l'homme, travaille. Ils vous demandent au contraire, dans l’intérêt de la nation de tout faire pour permettre à ces couples d’avoir le choix de faire eux-mêmes l’éducation de leurs enfants.
D’ailleurs comment pourraient-ils comprendre que le métier que d’autres feraient en s’occupant de leurs enfants, aurait plus de valeur que s’ils l’effectuent eux mêmes.
Madame le Ministre, nous restons à votre entière disposition pour en débattre, et nous vous prions de croire en nos hommages respectueux
Pour le Mouvement et son Conseil d’administration

Patrick CHRÉTIEN
Président de Familles de France